Depuis plusieurs années, la cigarette électronique divise. D’un côté se trouvent ses défenseurs qui y voient une alternative moins nocive au tabac. Mais de l’autre, ses détracteurs s’inquiètent de son impact sur la santé et la jeunesse. Récemment, l’Australie a franchi un cap en bannissant totalement la vape récréative au nom de la protection de la jeunesse. Pourtant, loin de dissuader cette dernière, cette prohibition historique semble avoir surtout alimenté un marché noir florissant. Quels défis ce marché pose-t-il aux autorités ? Par quels moyens les jeunes parviennent ils à se procurer des produits de vape malgré l’interdiction ? Tour d’horizon sur ces questions !
Marché noir : définition simple et facile du dictionnaire
Le marché noir désigne communément un réseau parallèle, officiant en marge des circuits commerciaux réglementés. Il concerne des transactions impliquant des biens ou services échangés illégalement, hors de tout encadrement légal. Ainsi, les acteurs de ce secteur parviennent à échapper aux taxes, aux contrôles de qualité et aux autres lois en vigueur.
S’échangeant à des prix souvent plus élevés, les produits écoulés au sein de ce réseau peuvent être les plus divers. Il peut s’agir de biens de consommation quotidiens ou des marchandises hautement régulées comme les cigarettes électroniques. Tel est le cas en Australie où, malgré des restrictions drastiques frappant le vapotage, un marché parallèle s’est développé de manière inquiétante.
Un autre phénomène pouvant être considéré comme une conséquence directe de ce genre d’approche prohibitionniste, c’est la naissance d’un marché de production et de vente de produits contrefaits. Ces derniers, de qualité inférieure, présentent généralement des risques accrus pour la santé des consommateurs.
Comment l’Australie fait face au marché noir ?
L’interdiction en Australie de l’utilisation de la cigarette électronique à des fins récréatives a instauré un terreau fertile pour le développement du marché noir. Depuis mai 2023, les nouvelles restrictions ont significativement limité l’accès aux produits de vapotage. Historiquement ferme dans sa lutte antitabac, le pays a longtemps combattu l’importation de produits nicotinés. Si les efforts précédents d’endiguer le marché par des réglementations draconiennes ont plafonné le marché légal, ils n’ont fait qu’orienter les consommateurs vers des circuits parallèles non régulés.
Aujourd’hui, 90% des 1,7 million de vapoteurs australiens adultes se fournissent ainsi par des voies détournées, ce qui alimente un marché noir en pleine expansion. Face aux restrictions et à une demande croissante, les opportunités de profit ont attiré des acteurs peu scrupuleux, complexifiant la donne pour les autorités. Malgré les efforts de surveillance à la frontière par l’ABF (Australian Border Force), le commerce illégal ne cesse de gagner du terrain. Il expose les citoyens à des risques pour leur santé, faute d’absence de contrôles sur la composition et le conditionnement des produits.
Par ailleurs, il nourrit insidieusement les conflits entre réseaux de trafic organisés, ou autrement dit, les organisations criminelles. Ces dérives interrogent l’efficacité de cette censure et plaident pour une révision des modalités de régulation, afin de mieux concilier santé publique et lutte contre le trafic clandestin.
Comment les jeunes vont réussir à se procurer des puff malgré l’interdiction ?
En dépit de l’interdiction imminente des puffs en France, les jeunes trouvent d’ores et déjà des échappatoires à la loi pour accéder à ces cigarettes électroniques à usage unique. Les réseaux sociaux tels qu’Instagram ou Snapchat servent désormais de plaque tournante à un commerce clandestin prospère, où s’échangent ces dispositifs à prix bradés, avec livraison discrète directement au client.
Cette inflation du marché parallèle soulève d’importantes inquiétudes, et il y a de quoi ! En effet, en contournant les obstacles réglementaires, les produits qui y circulent peuvent dissimuler des ingrédients toxiques ou des niveaux de nicotine dépassant les normes autorisées. Cela représente un risque sanitaire aggravé pour une population encore vulnérable.
Là où les puffs disponibles en point de vente officiel sont soumis à des normes strictes de qualité et sécurité, ceux du marché noir échappent à tout contrôle. C’est une situation préoccupante qui témoigne des limites de la prohibition prônée. Plutôt que de dissuader les jeunes, cette interdiction semble au contraire encourager ces derniers à transgresser les lois, s’exposant à des risques facilement évitables.
Comme pour l’Australie, les décideurs politiques français doivent donc reconsidérer leur position et réfléchir à des solutions alternatives qui passent par le dialogue et la pédagogie. Seul un effort conjoint entre les parties prenantes pourrait permettre de mieux faire face à cette situation, tout en garantissant la sécurité et le bien-être des jeunes consommateurs.Qu’est-ce que le marché noir des cigarettes électroniques ?